LE NOMBRIL DES FEMMES D'AGENTS


Ré                                                                                               La7
Voir le nombril d'la femme d'un flic, N'est certainement pas un spectacle
Ré                                                                                     La7
Qui, du point d'vue de l'esthétique, Puisse vous élever au pinacle
Si7                                                                                          Mim La5+ Ré
Il y eut pourtant, dans l'vieux Paris, Un honnête homme sans malice
Si7                                                                                      Mim La5+ Ré
Brûlant d'contempler le nombril, D'la femme d'un agent de police

« Je me fais vieux, gémissait-il, Et, durant le cours de ma vie,
J'ai vu bon nombre de nombrils, De toutes les catégories :
Nombrils d'femmes de croque-morts, nombrils D'femmes de bougnats, d'femmes de jocrisses,
Mais je n'ai jamais vu celui, D'la femme d'un agent de police »

« Mon père a vu, comme je vous vois, Des nombrils de femmes de gendarmes,
Mon frère a goûté plus d'une fois, Ceux des femmes d'inspecteurs, les charmes,
Mon fils vit le nombril d'la souris, D'un ministre de la justice,
Et moi, j'n'ai même pas vu l'nombril, D'la femme d'un agent de police »

Ainsi gémissait en public, Cet honnête homme vénérable,
Quand la légitime d'un flic, Tendant son nombril secourable,
Lui dit : « Je m'en vais mettre fin, A votre pénible supplice,
Vous faire voir le nombril enfin, D'la femme d'un agent de police »

« Alléluia ! » fit le bon vieux, De mes tourments voici la trêve !
Grâces soient rendues au Bon Dieu, Je vais réaliser mon rêve ! »
Il s'engagea, tout attendri, Sous les jupons d'sa bienfaitrice,
Braquer ses yeux, sur le nombril, D'la femme d'un agent de police.

Mais, hélas ! Il était rompu, Par les effets de sa hantise,
Et comme il atteignait le but, De cinquante ans de convoitise,
La mort, la mort, la mort le prit, Sur l'abdomen de sa complice
Il n'a jamais vu le nombril, D'la femme d'un agent de police.

sommaire


SI SEULEMENT ELLE ÉTAIT JOLIE


            Fa                   Fa6        Fa                                 Fa6
Si seulement elle était jolie, Je dirais : « Tout n'est pas perdu.
            Fa                    Fa6                  La7
Elle est folle, c'est entendu, Mais quelle beauté accomplie ! »
          Rém                                                                La7  Rém                              Do7  Fa
Hélas elle est plus laide bientôt, Que les sept péchés capitaux, Que les sept péchés capitaux.

Si seulement elle avait des formes, Je dirais : « Tout n'est pas perdu,
Elle est moche, c'est entendu, Mais c'est Vénus, copie conforme. »
Malheureusement, c'est désolant, C'est le vrai squelette ambulant, C'est le vrai squelette ambulant. 

Si seulement elle était gentille, Je dirais : « Tout n'est pas perdu,
Elle est plate, c'est entendu, Mais c'est la meilleure des filles. »
Malheureusement c'est un chameau, Un succube, tranchons le mot, Un succube, tranchons le mot. 

Si elle était intelligente, Je dirais : « Tout n'est pas perdu,
Elle est vache, c'est entendu, Mais c'est une femme savante. »
Malheureusement elle est très bête, Et tout à fait analphabète, Et tout à fait analphabète. 

Si seulement l'était cuisinière, Je dirais : « Tout n'est pas perdu,
Elle est sotte, c'est entendu, Mais quelle artiste culinaire ! »
Malheureusement sa chère m'a, Pour toujours gâté l'estomac, Pour toujours gâté l'estomac. 

Si seulement elle était fidèle, Je dirais : « Tout n'est pas perdu,
Elle m'empoisonne, c'est entendu, Mais c'est une épouse modèle. »
Malheureusement elle est, papa, Folle d'un cul qu'elle n'a pas, Folle d'un cul qu'elle n'a pas ! 

Si seulement l'était moribonde, Je dirais : « Tout n'est pas perdu,
Elle me trompe, c'est entendu, Mais elle va quitter le monde. »
Malheureusement jamais elle tousse : Elle nous enterrera tous, Elle nous enterrera tous !

sommaire


DANS L'EAU DE LA CLAIRE FONTAINE


Do                                 Mi7   Lam                         Do7 
Dans l'eau de la claire fontaine, Elle se baignait toute nue 
Fa                             Mi7   Lam       Mi7               Lam
Une saute de vent soudaine, Jeta ses habits dans les nues 

En détresse, elle me fit signe, Pour la vêtir, d'aller chercher 
Des monceaux de feuilles de vigne, Fleurs de lis ou fleurs d'oranger 

Avec des pétales de roses, Un bout de corsage lui fis 
La belle n'était pas bien grosse, Une seule rose a suffi 

Avec le pampre de la vigne, Un bout de cotillon lui fis 
Mais la belle était si petite, Qu'une seule feuille a suffi 

Elle me tendit ses bras, ses lèvres, Comme pour me remercier 
Je les pris avec tant de fièvre, Qu'elle fut toute déshabillée 

Le jeu dut plaire à l'ingénue, Car, à la fontaine souvent
Elle s'alla baigner toute nue, En priant Dieu qu'il fit du vent
Sol7           Do
Qu'il fit du vent...

sommaire


DANS L'EAU DE LA CLAIRE FONTAINE
(version Maxime Leforestier)


sommaire


COMME UNE SŒUR


Sim                Mim La7    Ré    Fa#7 Sim                     Mim  La7    Ré       Fa#7 Sim
Comme une sœur, tête coupée, tête coupée, Elle ressemblait à sa poupée, à sa poupée,
               La7               Sim                     Fa#7              Sol    La7       Sim
Dans la rivière elle est venue, Tremper un peu son pied menu, son pied menu.

Par une ruse à ma façon, à ma façon, Je fais semblant d'être un poisson, d'être un poisson,
Je me déguise en cachalot, Et je me couche au fond de l'eau, au fond de l'eau.

J'ai le bonheur grâce à ce biais, grâce à ce biais, De lui croquer un bout de pied, un bout de pied,
Jamais requin n'a, j'en réponds, Jamais rien goûté d'aussi bon, rien d'aussi bon.

Elle m'a puni de ce culot, de ce culot, En me tenant le bec dans l'eau, le bec dans l'eau,
Et j'ai dû pour l'apitoyer, Faire mine de me noyer, de me noyer.

Convaincue de m'avoir occis, m'avoir occis, La voilà qui se radoucit, se radoucit,
Et qui m'embrasse et qui me mord, Pour me ressusciter des morts, -citer des morts.

Si c'est le sort qu'il faut subir, qu'il faut subir, A l'heure du dernier soupir, dernier soupir,
Si des noyés tel est le lot, Je retourne me fiche à l'eau, me fiche à l'eau.

Chez ses parents le lendemain, le lendemain, j'ai couru demander sa main, d'mander sa main,
Mais comme je n'avais rien dans, La mienne on m'a crié : « Va-t-en ! », crié : « Va-t-en ! ».

On l'a livrée aux appétits, aux appétits, D'un espèce de mercanti, de mercanti,
Un vrai maroufle, un gros sac d'or, Plus vieux qu'Hérode et que Nestor, et que Nestor

Et depuis leur noce j'attends, noce j'attends, Le cœur sur des charbons ardents, charbons ardents,
Que la faucheuse vienne cou - per l'herbe aux pieds de ce grigou, de ce grigou.

Quand elle sera veuve éplorée, veuve éplorée, Après l'avoir bien enterré, bien enterré,
J'ai l'espérance qu'elle viendra, Faire sa niche entre mes bras, entre mes bras.

 

sommaire


PÉNÉLOPE


Do                   Lam Fa                Sol7
Toi l'épouse modèle, le grillon du foyer,
Do                                               La7
Toi qui n'as point d'accrocs dans ta robe de mariée,
Rém                   Mi7
Toi l'intraitable Pénélope
 Rém              Sol7      Do                Fa
En suivant ton petit bonhomme de bonheur,
Rém                 Mi7   Lam
Ne berces-tu jamais en tout bien tout honneur
      Rém        Mi7        Lam  La7
De jolies pensées interlopes ?
      Rém        Mi7        Lam  Sol7
De jolies pensées interlopes ?

Derrière tes rideaux, dans ton juste milieu,
En attendant l'retour d'un Ulysse de banlieue,
Penchée sur tes travaux de toile,
Les soirs de vague à l'âme et de mélancolie
N'as-tu jamais en rêve au ciel d'un autre lit
Compté de nouvelles étoiles ?
Compté de nouvelles étoiles ?

N'as-tu jamais encore appelé de tes vœux
L'amourette qui passe, qui vous prend aux cheveux ?
Qui vous compte des bagatelles
Qui met la marguerite au jardin potager,
La pomme défendue aux branches du verger,
Et le désordre à vos dentelles ?
Et le désordre à vos dentelles ?

N'as-tu jamais souhaité de revoir en chemin
Cet ange, ce démon, qui son arc à la main
Décoche des flèches malignes ?
Qui rend leur chair de femme
Aux plus froides statues,
Les bascule de leur socle
Bouscule leur vertu,
Arrache leur feuille de vigne,
Arrache leur feuille de vigne.

N'ait crainte que le ciel, ne t'en tienne rigueur,
Il n'y a vraiment pas là de quoi fouetter un cœur
Qui bat la campagne et galope
C'est la faute commune et le péché véniel,
C'est la face cachée de la lune de miel
Et la rançon de Pénélope...
Et la rançon de Pénélope.

sommaire


LA MARCHE NUPTIALE


  Fa#m Mi    La    Fa#m Ré Mi7 La  Fa#m     Ré         Mi7              La
Mariage d'amour, mariage d'argent, J'ai vu se marier toutes sortes de gens
                              Do#7                              Ré7                             Sim            Sol#7         Do#7
Des gens de basse source et des grands de la terre, Des prétendus coiffeurs, des soi-disant notaires.

Quand même je vivrai, jusqu'à la fin des temps, Je garderai toujours, le souvenir content,
Du jour de pauvre noce, où mon père et ma mère, S'allèrent épouser devant monsieur le maire.

C'est dans un char à bœufs, s'il faut parler bien franc, Tirés par les amis, poussés par les parents,
Que les vieux amoureux firent leurs épousailles, Après long temps d'amour, long temps de fiançailles.

Cortège nuptial, ordre de l'ordre courant, La foule nous couvait d'un œil protubérant,
Nous étions contemplés par le monde futile, Qui n'avait jamais vu de noces de ce style.

Voici le vent qui souffle emportant crève-cœur ! Le chapeau de mon père et les enfants de chœur,
Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes, Comme pour empêcher la noce coûte que coûte.

Je n'oublierai jamais la mariée en pleurs, Berçant comme une poupée son gros bouquet de fleurs,
Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue, Sur mon harmonica jouant les grandes orgues.

Tous les garçons d'honneur, montrant le poing aux nues, Criaient : « Par Jupiter, la noce continue ! »
                            Do#7                             Ré7                     Sim       Do#7      Ré Mi Fa#
Par les hommes décriés, par les dieux contrariés, La noce continue et Vive la mariée !

sommaire


BOULEVARD DU TEMPS QUI PASSE


Rém              Sol7           Do7                       Fa7              Sib                                     La7
A peine sortis du berceau, Nous sommes allés faire un saut, Au boulevard du temps qui passe,
Rém                      Sol7      Do7                         Fa7                 Sib                        La7    Rém
En scandant notre « Ça ira », Contre les vieux, les mous, les gras, Confinés dans leurs idées basses.

On nous a vus, c'était hier, Qui descendions, jeunes et fiers, Dans une folle sarabande,
En allumant des feux de joies, En alarmant les gros bourgeois, En piétinant leurs plates-bandes.

Jurant de tout remettre à neuf, De refaire quatre-vingt neuf, De reprendre un peu la Bastille,
Nous avons embrassé, goulus, Leurs femmes qu'ils ne touchaient plus, Nous avons fécondé leurs filles.

Dans la mare de leurs canards, Nous avons lancé, goguenards, Force pavés, quelle tempête !
Nous n'avons rien laissé debout, Flanquant leurs credos, leurs tabous, Et leurs dieux, cul par-dessus tête.

Quand sonna le « cessez le feu », L'un de nous perdait ses cheveux, Et l'autre avait les tempes grises.
Nous avons constaté soudain, Que l'été de la Saint Martin, N'est pas loin du temps des cerises.

Alors, ralentissant le pas, On fit la route à la papa, Car, braillant contre les ancêtres,
La troupe fraîche des cadets, Au carrefour nous attendait, Pour nous envoyer à Bicêtre.

Tous ces gâteux ces avachis, Ces pauvres sépulcres blanchis, Chancelant dans leur carapace,
On les a vus, c'était hier, Qui descendaient jeunes et fiers, Le boulevard du temps qui passe.

sommaire


LE TESTAMENT


Do                                          Fa                   Sol7                Do
Je serai triste comme un saule, Quand le Dieu qui partout me suit
                                   Do7      Fa               Sol7               Do
Me dira, la main sur l'épaule : « Va-t'en voir là-haut si j'y suis »
Fa                    Do                         Lam                Mi7   Sol7
Alors du ciel et de la terre, Il me faudra faire mon deuil
Do                     Fa        Mi7  Lam      Sol7              Do    Mi7 Lam Sol7
Est-il encore debout le chêne, Ou le sapin de mon cercueil ?
Do                     Fa        Mi7  Lam      Sol7              Do
Est-il encore debout le chêne, Ou le sapin de mon cercueil ?

S'il faut aller au cimetière, J'prendrai le chemin le plus long
J'ferai la tombe buissonnière, J'quitterai la vie à reculons
Tant pis si les croque-morts me grondent, Tant pis s'ils me croient fou à lier
Je veux partir pour l'autre monde, Par le chemin des écoliers. (bis)

Avant d'aller conter fleurette, Aux belles âmes des damnés
Je rêve d'encore une amourette, Je rêve d'encore m'enjuponner
Encore une fois dire : « Je t'aime », Encore une fois perdre le nord
En effeuillant le chrysanthème, Qui est la marguerite des morts. (bis)

Dieu veuille que ma veuve s'alarme, En enterrant son compagnon
Et qu'pour lui faire verser des larmes, Il n'y ait pas besoin d'oignons
Qu'elle prenne en secondes noces, Un époux de mon acabit.
Il pourra profiter d'mes bottes, Et d'mes pantoufles et d'mes habits. (bis)

Qu'il boive mon vin qu'il aime ma femme, Qu'il fume ma pipe et mon tabac
Mais que jamais, mort de mon âme, Jamais il ne fouette mes chats
Quoique je n'aie pas un atome, Une ombre de méchanceté,
S'il fouette mes chats, y'a un fantôme, Qui viendra le persécuter. (bis)

Ici gît une feuille morte, Ici finit mon testament
On a marqué dessus ma porte : « Fermé pour cause d'enterrement »
J'ai quitté la vie sans rancune, J'aurai plus jamais mal aux dents
Me v'là dans la fosse commune, La fosse commune du temps. (bis)

sommaire


PENSÉE DES MORTS

La          Fa#m Mi7  La                        Fa#m7 Mi7 La
Voilà les feuilles sans sève, Qui tombent sur le gazon,
La        Fa#m Mi7 La                 Fa#m  Mi7 La
Voilà le vent qui s'élève, Et gémit dans le vallon
     Fa#m                 Do#m     La                     Ré
Voilà l'errante hirondelle, Qui rase du bout de l'aile
                                   Mim Fa#7                           Sim
L'eau dormante des marais, Voilà l'enfant des chaumières
        Mi7 Mi5+        La Fa#m        Sim    Mi7   La
Qui glane sur les bruyères, Le bois tombé des forêts

C'est la saison où tout tombe, Aux coups redoublés des vents
Un vent qui vient de la tombe, Moissonne aussi les vivants
Ils tombent alors par mille, Comme la plume inutile
Que l'aigle abandonne aux airs, Lorsque des plumes nouvelles
Viennent réchauffer ses ailes, A l'approche des hivers

C'est alors que ma paupière, Vous vit pâlir et mourir
Tendres fruits qu'à la lumière, Dieu n'a pas laissé mûrir
Quoique jeune sur la terre, Je suis déjà solitaire
Parmi ceux de ma saison, Et quand je dis en moi-même
« Où sont ceux que ton cœur aime ? », Je regarde le gazon

C'est un ami de l'enfance, Qu'aux jours sombres du malheur
Nous prêta la providence, Pour appuyer notre cœur
Il n'est plus : notre âme est veuve, Il nous suit dans notre épreuve
Et nous dit avec pitié, « Âme si ton âme et pleine
De ta joie ou de ta peine, Qui portera la moitié ? »

C'est une jeune fiancée qui, Le front ceint du bandeau
N'emporta qu'une pensée, De sa jeunesse au tombeau
Triste, hélas ! dans le ciel même, Pour revoir celui qu'elle aime
Elle revient sur ses pas, Et lui dit : « Ma tombe est verte !
Sur cette terre déserte, Qu'attends-tu ? Je n'y suis pas ! »

C'est l'ombre pâle d'un père, Qui mourut en nous nommant
C'est une sœur, c'est un frère, Qui nous devance un moment
Tous ceux enfin dont la vie, Un jour ou l'autre ravie,
Emporte une part de nous, Murmurent sous la pierre
« Vous qui voyez la lumière, De nous vous souvenez-vous ? »

Voilà les feuilles sans sève, Qui tombent sur le gazon
Voilà le vent qui s'élève, Et gémit dans le vallon
Voilà l'errante hirondelle, Qui rase du bout de l'aile
L'eau dormante des marais, Voilà l'enfant des chaumières
Qui glane sur les bruyères, Le bois tombé des forêts

sommaire


LE COCU


Fa                  Mi           Fa               Mi        Rém            Lam               Fa                 Mi  Fa Mi
Comme elle n'aime pas beaucoup la solitude, Cependant que je pêche et que je m'ennoblis
Fa              Mi       Fa             Mi          Lam        Sol7    Do         Lam        Fa Sol7 Do Sol7 Do
Ma femme sacrifie à sa vieille habitude, De faire, à tout venant, les honneurs de mon lit
    Lam      Sol7    Do         Lam        Fa Sol7 Lam Mi Lam
De faire, à tout venant, les honneurs de mon lit

Eh ! oui, je suis cocu, j'ai du cerf sur la tête, On fait force de trous dans ma lune de miel
Ma bien-aimée ne m'invite plus à la fête, Quand elle va faire un tour jusqu'au septième ciel
Quand elle va faire un tour jusqu'au septième ciel

Au péril de mon cœur, la malheureuse écorne, Le pacte conjugal et me le déprécie
Que je ne sache plus où donner de la corne, Semble bien être le cadet de ses soucis
Semble bien être le cadet de ses soucis

Les galants de tout poil viennent boire en mon verre, Je suis la providence des écornifleurs
On cueille dans mon dos la tendre primevère, Qui tenait le dessus de mon panier de fleurs
Qui tenait le dessus de mon panier de fleurs

En revenant fourbu de la pêche à la ligne, Je les surprends tout nus dans leurs débordements
Conseillez-leur le port de la feuille de vigne, Ils s'y refuseront avec entêtement
Ils s'y refuseront avec entêtement

Souiller mon lit nuptial, est-c'que ça les empêche, De garder les dehors de la civilité ?
Qu'on me demande au moins si j'ai fait bonne pêche, Qu'on daigne s'enquérir enfin de ma santé
Qu'on daigne s'enquérir enfin de ma santé

De grâce, un minimum d'attentions délicates, Pour ce pauvre mari qu'on couvre de safran
Le cocu, d'ordinaire, on le choie, on le gâte, On est en fin de compte un peu de ses parents
On est en fin de compte un peu de ses parents

A l'heure du repas, mes rivaux détestables, Ont encor ce toupet de lorgner ma portion
Ça leur ferait pas peur de s'asseoir à ma table, Cocu, tant qu'on voudra, mais pas amphitryon
Cocu, tant qu'on voudra, mais pas amphitryon

Partager sa moitié, est-c'que cela comporte, Que l'on partage aussi la chère et la boisson ?
Je suis presque obligé de les mettre à la porte, Et bien content s'ils n'emportent pas mes poissons
Et bien content s'ils n'emportent pas mes poissons

Bien content qu'en partant ces mufles ne s'égarent, Pas à mettre le comble à leur ignominie
En sifflotant « Il est cocu, le chef de gare... », Parc'que, le chef de gare, c'est mon meilleur ami
Parc'que, le chef de gare, c'est mon meilleur ami

sommaire


LA FEMME D'HECTOR


Intro : Ré La7 Ré La7

Ré                        La7                Ré            La7
En notre tour de Babel, Laquelle est la plus belle
Ré                        La7                   Ré        Fa#7
La plus aimable parmi, Les femmes de nos amis ?
                           Sim               Fa#7                    Sol
Laquelle est notre vrai nounou, La p'tite sœur des pauvres de nous
                                                     Fa#7
Dans le guignon toujours présente, Quelle est cette fée bienfaisante ?

Mim            Fa#7             Sim                                    Fa#7
C'est pas la femme de Bertrand, Pas la femme de Gontran
                                 Sim   Mim           La7          Ré
Pas la femme de Pamphile, C'est pas la femme de Firmin
Mim                        La7                              Ré
Pas la femme de Germain, Ni celle de Benjamin
Sol              La7              Ré               Si7      Mim
C'est pas la femme d'Honoré, Ni celle de Désiré
Fa#7                  Sim   Mim     Fa#7         Sim
Ni celle de Théophile, Encore moins la femme de Nestor
         Fa#7  Sim                      La7 (sauf à la fin)
Non, c'est la femme d'Hector.

Comme nous dansons devant, Le buffet bien souvent
On a toujours peu ou prou, Les bas criblés de trous.
Qui raccommode ces malheurs, De fils de toutes les couleurs
Qui brode, divine cousette, des arcs-en-ciel à nos chaussettes ?

C'est pas la femme de Bertrand, Pas la femme de Gontran
Pas la femme de Pamphile, C'est pas la femme de Firmin
Pas la femme de Germain, Ni celle de Benjamin
C'est pas la femme d'Honoré, Ni celle de Désiré
Ni celle de Théophile, Encore moins la femme de Nestor
Non, c'est la femme d'Hector.

Quand on nous prend la main, Sacré bon dieu dans un sac
Et qu'on nous envoie planter, Des choux à la santé
Quelle est celle qui, prenant modèle, Sur les vertus des chiens fidèles
Reste à l'arrêt devant la porte, En attendant que l'on ressorte ?

C'est pas la femme de Bertrand, Pas la femme de Gontran
Pas la femme de Pamphile, C'est pas la femme de Firmin
Pas la femme de Germain, Ni celle de Benjamin
C'est pas la femme d'Honoré, Ni celle de Désiré
Ni celle de Théophile, Encore moins la femme de Nestor
Non, c'est la femme d'Hector.

Et quand l'un d'entre nous meurt, Qu'on nous met en demeure
De débarrasser l'hôtel, De ses restes mortels
Quelle est celle qui r'mue tout paris, Pour qu'on lui fasse, au plus bas prix
Des funérailles gigantesques, Pas nationales, non, mais presque ?

C'est pas la femme de Bertrand, Pas la femme de Gontran
Pas la femme de Pamphile, C'est pas la femme de Firmin
Pas la femme de Germain, Ni celle de Benjamin
C'est pas la femme d'Honoré, Ni celle de Désiré
Ni celle de Théophile, Encore moins la femme de Nestor
Non, c'est la femme d'Hector.

Et quand vient le mois de mai, Le joli temps d'aimer
Que sans écho, dans les cours, Nous hurlons à l'amour
Quelle est celle qui nous plaint beaucoup ? Quelle est celle qui nous saute au cou
Qui nous dispense sa tendresse, Toutes ses économies d'caresses ?

C'est pas la femme de Bertrand, Pas la femme de Gontran
Pas la femme de Pamphile, C'est pas la femme de Firmin
Pas la femme de Germain, Ni celle de Benjamin
C'est pas la femme d'Honoré, Ni celle de Désiré
Ni celle de Théophile, Encore moins la femme de Nestor
Non, c'est la femme d'Hector.

Ne jetons pas les morceaux, De nos cœurs aux pourceaux
Perdons pas notre latin, Au profit des pantins
Chantons pas la langue des dieux, Pour les balourds, les fesses mathieux
Les paltoquets, ni les bobèches, Les foutriquets, ni les pimbêches

Ni pour la femme de Bertrand, Pour la femme de Gontran
Pour la femme de Pamphile, Ni pour la femme de Firmin
Pour la femme de Germain, Pour celle de Benjamin
Ni pour la femme d'Honoré, La femme de Désiré
La femme de Théophile, Encore moins pour la femme de Nestor
Mais pour la femme d'Hector.

sommaire


LA PREMIÈRE FILLE


Ré                                             Fa#                               Sim
J'ai tout oublié des campagnes, d'Austerlitz et de Waterloo
Sol                       Fa#     Sim    Mi              La7             Ré        Mi
D'Italie de Prusse et d'Espagne, de Pontoise et de Landerneau

La                           Mi7                  La                             Fa#m            Do#m
Jamais de la vie, On ne l'oubliera, La première fille qu'on a pris dans ses bras
     Ré                 La     Ré              Do#7 Fa#m                                        Sim                         Mi7
La première étrangère, A qui l'on a dit tu, Mon cœur t'en souviens-tu, Comme elle nous était chère ?
           La                            Mi7                         La                        Fa#m            Do#m
Qu'elle soit fille honnête, Ou fille de rien, Qu'elle soit pucelle, Ou qu'elle soit putain,
     Ré                 La        Ré             Do#7 Fa#m         Sim                     Mi7              La
On se souvient d'elle, On s'en souviendra, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras.

Ils sont partis à tire-d'aile, Mes souvenirs de la Suzon,
Et ma mémoire est infidèle, A Julie, Rosette ou Lison !

Jamais de la vie, On ne l'oubliera, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras,
C'était une bonne affaire, Mon cœur t'en souviens-tu ? J'ai changé ma vertu Contre une primevère
Qu'ce soit en grande pompe, Comme les gens biens, Ou bien dans la rue, Comme les pauvres et les chiens,
On se souvient d'elle, On s'en souviendra, D'la première fille, Qu'on a pris dans ses bras.

Toi, qui m'as donné le baptême, D'amour et de septième ciel,
Moi je te garde et moi je t'aime, Dernier cadeau du père noël

Jamais de la vie, On ne l'oubliera, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras
On a beau faire le brave, Quand elle s'est mise nue, Mon cœur t'en souviens-tu, On n'en menait pas large ?
Bien d'autres sans doutes, Depuis, sont venues, Oui, mais entre toutes, Celles qu'on a connues,
Elle est la dernière, Que l'on oubliera, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras.

sommaire


LA BALLADE DES GENS QUI SONT NÉS QUELQUE PART


Ré                                                La         Ré Fa#7 Sim                                                 Sol                 La
C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages, Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Ré                                            La             Ré Fa#7     Sim                                         Fa#               Sim
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages, Ils n'ont qu'un seul point faible, et c'est d'être habités
Sol                                                La    Ré         Sim                                                           Do7
Et c'est d'être habités par des gens qui regardent, Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
Fa                                    Sib                 La7      Sib                     Fa                Do               La7
La race des chauvins, des porteurs de cocardes, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Sib                      Fa                Do              Fa La7
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Maudits soient ces enfants de leur mère patrie, Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours, leurs musées, leur mairie, Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
Qu'ils sortent de Paris, ou de Rome, ou de Sète, Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq, ils s'en flattent, mazette, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Le sable dans lequel, douillettes, leurs autruches, Enfouissent la tête, on trouve pas plus fin
Quant à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches, Leurs bulles de savon, c'est du souffle divin
Et petit à petit, les voilà qui se montent, Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
Leurs chevaux, même en bois, rend jaloux tout le monde, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

C'est pas un lieu commun, celui de leur naissance, Ils plaignent de tout cœur les pauvres malchanceux
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence, La présence d'esprit de voir le jour chez eux
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire, Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Mon Dieu, qu'il ferait bon sur la terre des hommes, Si l'on n'y rencontrait cette race incongrue
Cette race importune et qui partout foisonne, La race des gens du terroir, des gens du cru
Que la vie serait belle en toute circonstance, Si vous n'aviez tiré du néant ces jobards
Preuve, peut-être bien, de votre inexistence, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

sommaire


BALLADE DES DAMES DU TEMPS DE JADIS


La                                                      Mi7                La
Dictes-moy où, n'en quel pays, Est Flora, le belle rommaine;
                                           Mi7                La
Archipiada, né Thaïs, Qui fut sa cousine germaine;
Ré                                                                  Do#m           Fa#7
Echo, parlant quand bruyt on maine, Dessus rivière ous sus éstan,
Sim                          Mi7 La                            Mi7                      Fa#7
Qui beaulté eu trop plus qu'humaine ? Mais où sont les neiges d'antan ?
Sim                          Mi7 La                            Mi7                      La6
Qui beauté eu trop plus qu'humaine ? Mais où sont les neiges d'antan ?

Où est la très sage Heloïs, Pour qui chastré fut et puis moyne
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ? Pour son amour eut ceste essoyne.
Semblablement où est la royne, Qui commenda que Buridan
Fust gecté en ung sac en Saine ? Mais où sont les neiges d'antan ?
Fust gecté en ung sac en Seine ? Mais où sont les neiges d'antan ?

La royne blanche comme lis, Qui chantoit à voix de seraine.
Berthe au grand pié, bietris, Alis; Haremburgis qui tint le Maine.
Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu'Anglois brulèrent à Rouan;
Où sont-ils, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d'antan ?
Où sont-ils, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d'antan ?

Prince, n'enquerez de sepmaine, Où elles sont, né de cest an,
Que ce reffrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d'antan ?
Que ce reffrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d'antan ?

sommaire


LA MAUVAISE HERBE


Intro : Ré Sim Mim La7 Ré Sim Mim La7

            Ré       Mim La7     Ré   Sim                  Mim       La7      Ré
Quand jour de gloire est arrivé, Comme tous les autres étaient crevés,
Ré7            Sol     Fa#   Sim                         Mi7 La7                      Ré Do Sib Do (4 fois)
Moi seul connu le déshonneur, De n'pas être mort au champ d'honneur.

Rém                                                               La7
Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens.
                                                                                      Rém
C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe.
                                                                    La7
La mort faucha les autres, braves gens, braves gens,
                                                                           Rém
Et me fit grâce à moi, c'est immoral et c'est comme ça !

Solm              Do7-Fa Solm6    La7-Rém
La la la la la la la la la la la la la la la la la

                                               Solm                   La7                       Rém
Et je m'demande pourquoi bon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu.
                                               Solm                   La7                       Rém
Et je m'demande pourquoi mon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu.

La fille à tout l'monde a bon cœur, Elle me donne au petit bonheur,
Les p'tits bouts d'sa peau bien cachés, Que les autres n'ont pas touché.

Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens.
C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe,
Elle se vend aux autres, braves gens, braves gens,
Elle se donne à moi, c'est immoral et c'est comme ça !

La la la la la la la la la la la la la la la la la

Et je m'demande pourquoi bon Dieu, Ça vous dérange qu'on m'aime un peu.
Et je m'demande pourquoi mon Dieu, Ça vous dérange qu'on m'aime un peu.

Les hommes sont faits nous dit-on, Pour vivre en bande, comme les moutons.
Moi j'vis seul et c'est pas demain, Que je suivrai leur droit chemin.

Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens. 
C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe, 
Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens, 
Je pousse en liberté dans les jardins mal fréquentés.

La la la la la la la la la la la la la la la la la

Et je m'demande pourquoi bon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu.
Et je m'demande pourquoi mon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu.

sommaire


IL SUFFIT DE PASSER LE PONT


Sol                         Mim           Lam      Ré7       Sol
Il suffit de passer le pont, C'est tout de suite l'aventure !
           Mim               Lam                    Ré7           Sol
Laisse-moi tenir ton jupon, J't'emmène visiter la nature !
                                          Mim        Lam            Ré7            Sol
L'herbe est douce à Pâques fleuries, Jetons mes sabots, tes galoches,
      Mim                    Lam            Ré7                             Sol
Et légers comme des cabris, Courons après les sons des cloches !
                 Do                      Sol                  Do                     Sol
Ding ding dong, les matines sonnent, En l'honneur de notre bonheur,
                 Do                          Sol                 Do                     Ré7
Ding ding dong, faut l'dire à personne, J'ai graissé la patte au sonneur...

Laisse-moi tenir ton jupon, Courons guilleret, guillerette,
Il suffit de passer le pont, Et c'est le royaume des fleurettes...
Entre toutes les belles que voici, Je devine celle que tu préfères :
C'est pas l'coquelicot, Dieu merci ! Ni l'coucou, mais la primevère,
J'en vois une blottie sous les feuilles, Elle est en velours comme tes joues.
Fais le guet pendant qu'je la cueille, « Je n'ai jamais aimé que vous ! »

Il suffit de trois petits bonds, C'est tout de suite la tarentelle,
Laisse-moi tenir ton jupon, J'saurai ménager tes dentelles,
J'ai graissé la patte au berger, Pour lui faire jouer une aubade.
Lors ma mie, sans croire au danger, Faisons mille et une gambades,
Ton pied frappe et frappe la mousse. Si l'chardon s'y pique dedans,
Ne pleure pas, ma mie qui souffres, Je te l'enlève avec les dents !

On n'a plus rien à se cacher, On peut s'aimer comme bon nous semble
Et tant mieux si c'est un péché, Nous irons en enfer ensemble !
Il suffit de passer le pont, Laisse-moi tenir ton jupon
Il suffit de passer le pont, Laisse-moi tenir ton jupon

sommaire


AU BOIS DE MON CœUR


Lam         Ré Fa7 Mi7       Ré7              Do      Mi7
Au bois d'Clamart y'a des petites fleurs, Y'a des petites fleurs,
Lam      Ré Fa7  Mi7 Ré7                   Do Sol Mi7 Lam
Y'a des copains, au bois d'mon cœur, Au bois d'mon cœur.
Rém                                                                    Sol7                Do
Au fond d'ma cour j'suis renommé, Au fond d'ma cour j'suis renommé,
La7                   Rém                            Lam    Fa7              Mi7
J'suis renommé, Pour avoir le cœur mal famé, Le cœur mal famé.

Au bois d'Vincennes y'a des petites fleurs, Y'a des petites fleurs,
Y'a des copains, au bois d'mon cœur, Au bois d'mon cœur.
Quand y'a plus d'vin dans mon tonneau, Quand y'a plus d'vin dans mon tonneau,
Dans mon tonneau, Ils n'ont pas peur de boire mon eau, De boire mon eau.

Au bois d'Meudon y'a des petites fleurs, Y'a des petites fleurs,
Y'a des copains, au bois d'mon cœur, Au bois d'mon cœur.
Ils m'accompagnent à la mairie, Ils m'accompagnent à la mairie,
A la mairie, Chaque fois que je me marie, Que je me marie.

Au bois d'Saint-Cloud y'a des petites fleurs, Y'a des petites fleurs,
Y'a des copains au bois d'mon cœur, Au bois d'mon cœur.
Chaque fois qu'je meurs fidèlement, Chaque fois qu'je meurs fidèlement,
Fidèlement, Ils suivent mon enterrement, Mon enterrement.

...des petites fleurs...
Au bois d'mon cœur...

sommaire


LA COMPLAINTE DES FILLES DE JOIE


Sim                                                        Sol                  Fa#
Bien que ces vaches de bourgeois, Bien que ces vaches de bourgeois
Sim                                                Sol                      Fa#
Les appellent des filles de joie, Les appellent des filles de joie
Ré                                             Mim       Sim      Fa#
C'est pas tous les jours qu'elles rigolent, Parole, parole
Sim                     Mim              Sol7 Fa#7 Sim
C'est pas tous les jours qu'elles rigolent

Car, même avec des pieds de grues, Faire les cents pas le long des rues
C'est fatigant pour les guibolles, Parole, parole
C'est fatigant pour les guibolles

Non seulement elles ont des cors, Des oeils-de-perdrix, mais encor
C'est fou ce qu'elles usent de grolles, Parole, parole
C'est fou ce qu'elles usent de grolles

Y'a des clients, y'a des salauds, Qui se trempent jamais dans l'eau 
Faut pourtant qu'elles les cajolent, Parole, parole 
Faut pourtant qu'elles les cajolent

Qu'elles leur fassent la courte échelle, Pour monter au septième ciel
Les sous, croyez pas qu'elles les volent, Parole, parole
Les sous, croyez pas qu'elles les volent

Elles sont méprisées du public, Elles sont bousculées par les flics
Et menacées de la vérole, Parole, parole
Et menacées de la vérole

Bien qu'toute la vie elles fassent l'amour, Qu'elles se marient vingt fois par jour
La noce est jamais pour leur fiole, Parole, parole
La noce est jamais pour leur fiole

Fils de pécore et de minus, Ris par de la pauvre Vénus
La pauvre vieille casserole, Parole, parole
La pauvre vieille casserole

Il s'en fallait de peu, mon cher, Que cette putain ne fût ta mère
Cette putain dont tu rigoles, Parole, parole
Cette putain dont tu rigoles 

sommaire


CUPIDON S'EN FOUT


Lam                                                                  Do                             Rém
Pour changer en amour notre amourette, Il s'en serait pas fallu de beaucoup 
Mi7                                                            Lam            Sol7              Do           Sib               Mi7             Lam
Mais, ce jour-là, Vénus était distraite, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Des jours où il joue les mouches du coche, Où elles sont émoussées dans le bout 
Les flèches courtoises qu'il nous décoche, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Se consacrant à d'autres imbéciles, Il n'eut pas l'heur de s'occuper de nous 
Avec son arc et tous ses ustensiles, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

On a tenté sans lui d'ouvrir la fête, Sur l'herbe tendre, on s'est roulé, mais vous 
Avez perdu la vertu, pas la tête, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Si vous m'avez donné toute licence, Le cœur, hélas, n'était pas dans le coup
Le feu sacré brillait par son absence, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

On effeuilla vingt fois la marguerite, Elle tomba vingt fois sur « pas du tout »
Et notre pauvre idylle a fait faillite, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Quand vous irez au bois conter fleurette, Jeunes galants, le ciel soit avec vous 
Je n'eus pas cette chance et le regrette, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout 

sommaire


L'ENTERREMENT DE PAUL FORT


(texte seul, mais il existe une mélodie de Eric Zimmermann)

Tous les oiseaux étaient dehors, Et toutes les plantes aussi.
Le petit cheval n'est pas mort Dans le mauvais temps, Dieu merci.
Le bon soleil criait si fort : « Il fait beau », qu'on était ravis.
Moi, l'enterrement de Paul Fort Fut le plus beau jour de ma vie.

On comptait bien quelques pécores, Quelques dindes à Montlhéry,
Quelques méchants, que sais-je encore : Des moches, des mauvais esprits,
Mais qu'importe ? Après tout, les morts Sont à tout le monde. Tant pis,
Moi, l'enterrement de Paul Fort Fut le plus beau jour de ma vie.

Le curé allait un peu fort De Requiem à mon avis.
Longuement penché sur le corps, Il tirait l'âme à son profit,
Comme s'il fallait un passeport Aux poètes pour le paradis.
S'il fallait à Dieu du renfort Pour reconnaître ses amis.

Tous derrière en gardes du corps, Et lui devant, on a suivi.
Le petit cheval n'est pas mort Comme un chien, je le certifie.
Tous les oiseaux étaient dehors, Et toutes les plantes aussi,
Moi, l'enterrement de Paul Fort Fut le plus beau jour de ma vie.

sommaire