{title: POUR ME RENDRE À MON BUREAU} {pause: 20} {time: 187} {comment: Paroles & musique : Jean Boyer} [Bm]Pour me rendre à mon bureau, J'avais [F#7]acheté une auto, Une jolie traction avant[] Qui fi[Bm]lait comme le vent. C'était en juillet 39,[] Je me [F#7]gonflais comme un bœuf, Dans ma fierté de bourgeois,[] D'avoir [Bm]une voiture à moi. Mais vint sep[Em]tembre et je pars pour la [Bm]guerre. Huit mois plus [F#7]tard, en reve[Bm]nant, Réquisi[Em]tion d'ma onze chevaux lé[Bm]gère. Streng verbo[Em]ten, pro[A]vi-[G]soire[F#7]ment. Pour me [Bm]rendre à mon bureau, Alors [F#7]j'achète une moto, Un joli vélo-moteur[] Faisant [Bm]du quarante à l'heure. À cheval sur mon teuf-teuf,[] Je me [F#7]gonflais comme un bœuf, Dans ma fierté de bourgeois,[] De ren[Bm]trer si vite chez moi. Elle ne consom[Em]mait presque pas d'es[Bm]sence, Mais presque [F#7]pas c'est encore [Bm]trop. Voilà qu'on [Em]me retire ma li[Bm]cence. J'ai du re[Em]vendre [A]ma [G]mo--[F#7]to. Pour me [Bm]rendre à mon bureau, Alors j'[F#7]achète un vélo, Un très joli, tout nickelé,[] Avec [Bm]une chaîne et deux clés. Monté sur des pneus tout neufs,[] Je me [F#7]gonflais comme un bœuf, Dans ma fierté de bourgeois,[] D'avoir [Bm]un vélo à moi. J'en ai eu [Em]coup sur coup une dou[Bm]zaine, On m'les vo[F#7]lait périodique[Bm]ment. Comme chacun [Em]d'eux valait le prix d'une Citro[Bm]ën, Je fus rui[Em]né très [A]ra-[G]pid'[F#7]ment. Pour me [Bm]rendre à mon bureau, Alors [F#7]j'ai pris le métro. Ça ne coûte pas très cher[] Et il [Bm]y fait chaud l'hiver. Alma, Iéna et Marbœuf,[] Je me [F#7]gonflais comme un bœuf, Dans ma fierté de bourgeois,[] De ren[Bm]trer si vite chez moi. Hélas ! par [Em]économie de lu[Bm]mière On a fer[F#7]mé bien des sta[Bm]tions, Et puis ce [Em]fût, ce fût la ligne toute en[Bm]tière Qu'on suppri[Em]ma sans [A]ré-[G]mis-[F#7]sion. Pour me [Bm]rendre à mon bureau, J'ai mis [F#7]de bons godillots Et j'ai fait quat' fois par jour[] L'trajet [Bm]à pieds aller r'tour. Les Tuileries, le Pont Neuf,[] Je me [F#7]gonflais comme un bœuf, Fier de souffrir de mes cors[] Pour un [Bm]si joli décor. Hélas ! bien[Em]tôt je n'aurai plus d'gau[Bm]dasses : Le cordon[F#7]nier ne r'ssemelle [Bm]plus. Mais en hom[Em]me prudent et perspi[Bm]cace, Pour l'ave[Em]nir j'ai [A]tout [G]pré-[F#7]vu : Je vais [Bm]apprendre demain À me [F#7]tenir sur les mains. J'irai pas très vite, bien sûr,[] Mais je [Bm]n'us'rai plus d'chaussures. J'verrai l'monde de bas en haut,[] C'est peut-[F#7]être plus rigolo. J'y perdrai rien par surcroît,[] Il est [Bm]pas [A]drôle [G]à l'[F#7]en---[Bm]droit.