{title: LA RELIGIEUSE} {pause: 20} {time: 292} {comment: Paroles & Musique : Georges Brassens} [Am]Tous les [Dm]cœurs se rallient à [Am]sa blanche cornette, Si le [Dm]chrétien succombe à [Am]son charme insidieux, Le pa[Dm]ïen le plus sûr, l'a[Am]thée le plus honnête Se lais[Dm]seraient aller par[Am]fois à croire en [E7]Dieu. Et [Am]les enfants de [D]chœur font [Am]tinter leur son[Dm]nette... [Am]Il pa[Dm]raît que, dessous sa [Am]cornette fatale Qu'elle ar[Dm]bore à la messe a[Am]vec tant de rigueur, Cette [Dm]petite sœur ca[Am]che, c'est un scandale ! Une [Dm]queue de cheval et [Am]des accroche-[E7]cœurs. Et [Am]les enfants de [D]chœur s'a[Am]gitent dans les [Dm]stalles... [Am]Il pa[Dm]raît que, dessous son [Am]gros habit de bure, Elle [Dm]porte coquette[Am]ment des bas de soie, Festons, [Dm]frivolités, fan[Am]freluches, guipures, Enfin [Dm]tout ce qu'il faut pour [Am]que le diable y [E7]soit. Et [Am]les enfants de [D]chœur ont [Am]des pensées im[Dm]pures... [Am]Il pa[Dm]raît que le soir, en [Am]voici bien d'une autre ! À l'heure [Dm]où ses consœurs sont [Am]sagement couchées Ou dé[Dm]bitent pieuse[Am]ment des patenôtres, Elle [Dm]se déshabille [Am]devant sa psy[E7]ché. Et [Am]les enfants de [D]chœur ont [Am]la fièvre, les [Dm]pauvres... [Am]Il pa[Dm]raît qu'à loisir el[Am]le se mire nue, De fa[Dm]ce, de profil, et [Am]même, hélas ! de dos, Après [Dm]avoir, sans gêne, ac[Am]croché sa tenue Aux bran[Dm]ches de la croix comme [Am]au porteman[E7]teau. Chez [Am]les enfants de [D]chœur le [Am]malin s'insi[Dm]nue... [Am]Il pa[Dm]raît que, levant au [Am]ciel un œil complice, Ell' dit : « [Dm]Bravo, Seigneur, c'est [Am]du joli travail ! » Puis qu'elle [Dm]ajoute avec en[Am]cor plus de malice : « La cam[Dm]brure des reins, ça, [Am]c'est une trou[E7]vaille ! » Et [Am]les enfants de [D]chœur souf[Am]frent un vrai sup[Dm]plice... [Am]Il pa[Dm]raît qu'à minuit, bon[Am]ne mère, c'est pire : On en[Dm]tend se mêler, dans [Am]d'étranges accords, La voix [Dm]énamourée des [Am]anges qui soupirent Et cel[Dm]le de la sœur cri[Am]ant « Encor ! En[E7]cor ! » Et [Am]les enfants de [D]chœur, les [Am]malheureux, trans[Dm]pirent... [Am]Et mon[Dm]sieur le curé, que [Am]ces bruits turlupinent, Se dit [Dm]avec raison que [Am]le brave Jésus Avec [Dm]sa tête, hélas ! dé[Am]jà chargée d'épines, N'a cer[Dm]tes pas besoin d'au[Am]tre chose des[E7]sus. Et [Am]les enfants de [D]chœur, bran[Am]lant du chef, o[Dm]pinent... [Am]Tout ça, [Dm]c'est des faux bruits, des [Am]ragots, des sornettes, De bas[Dm]ses calomnies par [Am]Satan répandues. Pas plus [Dm]d'accroche-cœurs sous [Am]la blanche cornette Que de [Dm]queue de cheval, mais [Am]un crâne ton[E7]du. Et [Am]les enfants de [D]chœur en [Am]font, une bi[Dm]nette... [Am]Pas de [Dm]troubles penchants dans [Am]ce cœur rigoriste, Sous cet [Dm]austère habit pas [Am]de rubans suspects. On ne [Dm]verra jamais la [Am]corne au front du Christ - Le vei[Dm]nard sur sa croix peut [Am]s'endormir en [E7]paix - Et [Am]les enfants de [D]chœur se [Am]masturber, tout [Dm]tristes...